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 I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)

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Choi Yun Seong
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) - Page 2 EmptyMar 26 Juil - 10:14


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Après avoir lu le nom et prénom de l’étudiant, son identité ne cessait de tourner en boucle dans la tête de Yun Seong. Trois syllabes, juste trois syllabes, mais qui formaient une parfaite résonnance malgré lui. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine curiosité pour ce jeune homme un peu trop stéréotypé. Il semblait faux, tout de lui sentait la contrainte d’être quelqu’un qu’il ne voulait pas. Yun Seong avait cette foutue idée dans le crâne depuis qu’il avait vu la vidéo. La vie ne lui facilitait vraiment pas la tâche, c’était même difficile de croire qu’ils se croisaient aussi souvent, dans un si court laps de temps. Il devait cependant se faire à l’idée de le voir fréquemment, parce que Yun travaillait ici et que Jae Sun était un étudiant, traînant quelques fois dans les parages.

Les yeux du plus grand se relevèrent sur le visage fin de l’étudiant, tout en acquiesçant silencieusement ses dires. Comment avaient-ils seulement pu pouvoir faire cours sur d’aussi fausses notes ? Il n’était que très peu probable que les professeurs de musique n’aient pas remarqué cette monstruosité pour les oreilles. Ou alors, le piano était dans cet état depuis peu de temps. Yun Seong n’aurait su le dire, en vérité. Peut-être que Jae Sun le savait, lui, mais la question resta silencieuse, parce que ce n’était pas dans les habitudes du surveillant de parler pour ne rien dire ou pour simplement satisfaire sa curiosité.

Yun Seong se sentit soulagé par la réponse positive de sa Majesté, parce qu’il n’avait pas vraiment espéré recevoir un « oui » de sa part, étant donné qu’il semblait tout faire pour fuir la pièce. Pour le fuir, lui. Il n’était pas un monstre, ni physiquement à part sa taille impressionnante, ni au niveau du caractère, même s’il paraissait se foutre de tout. Il réfléchissait de temps à autre, lorsqu’il n’avait rien à faire, mais il n’appréciait pas ce genre de réflexions, cela le menait toujours à la même chose ; des tâches d’encre noire sur son moral d’acier.

Chacun de leur côté, ils effectuaient leur travail, l’un se contentait d’appuyer sur les touches, l’autre le nez dans les cordes priait en quelque sorte pour ne pas se faire égorger par une ficelle qui aurait la sublime idée de se décrocher. Le temps passait sans qu’ils ne s’en rendent compte, jusqu’à ce que le changement d’heure annonce aux deux individus calmes de la pièce que leur petit moment sans dispute devait se terminer là. Yun Seong se releva d’un seul coup, son cœur venait de faire un bond dans sa poitrine, tant il ne s’y attendait pas, concentré depuis plusieurs minutes sans être dérangé. Son regard chercha celui de l’étudiant une fraction de seconde, avant de lui adresser un sourire.

« TU AS COURS ? » Il posa cette question comme s’ils étaient proches, une légère pointe de regret dans la voix. Il le fixa de nouveau, attendant une réponse. Il avait cette impression de ne pas l’avoir regardé depuis longtemps, et étrangement, ses yeux ne se lassaient pas de découvrir de nouvelles petites choses insignifiantes sur son grain de peau, ou sur ses traits. Yun Seong sentit peu à peu son sourire s’effacer de son visage pour laisser une expression sérieuse et pensive. Il devenait fou, la chaleur avait atteint son cerveau, c’était clair.

Un brin de malice s’empara de son cerveau. Kim Jae Sun et Choi Yun Seong n’avaient pas fini de se rencontrer ce jour-là, et le plus grand des deux avait une petite idée derrière la tête. Qui allait certainement fonctionner, si seulement l’étudiant voulait récupérer son précieux portable. Alors il reprit son air détaché et sourit simplement. « MERCI POUR LE COUP DE MAIN, C’ETAIT SYMPA DE TA PART ».
GOYANGI
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Kim Jae Sun
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) - Page 2 EmptyVen 29 Juil - 18:22


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Plus il passait de temps en sa compagnie et recroisait son chemin, plus Jae se demandait pourquoi cet homme n’avait pas exercé une toute autre fonction que celle de surveillant. Le profond sentiment d’inconfort qu’il ressentait en se trouvant dans la même pièce que lui y était pour beaucoup, et il y avait fort à parier qu’il aurait sincèrement souhaité que le rouquin ne travaillait pas dans l’établissement. Les faits étant malheureusement immuables, il ne pouvait que supporter sa présence et l’accepter, quand bien même une part de lui se révoltait à l’idée de fréquenter un individu pareil. Tant qu’il ne s’en prenait pas à lui, de toute façon, avait-il une bonne raison de se plaindre ? Tout ce que l’étudiant aurait pu dire n’aurait été qu’un tissu de mensonge, à partir du moment où rien de contraire ne s’était produit. Ce type de comportement ne lui ressemblait pas : il ne mentait, ne faisait un pas de côté, ne cherchait à se rebeller. Au contraire, il obtempérait aveuglément, se soumettait aux consignes qu’on lui donnait, même lorsque celles-ci semblaient stupides ou déraisonnables. C’était cela aussi, être Kim Jae Sun. Sans cette obéissance, cette docilité, il n’aurait jamais courbé l’échine devant les exigences de ses parents. Peut-être même qu’à cet instant, il aurait été libre. Libre, même le mot paraissait faux.

À mesure que s’écoulaient les jours, le pianiste avait commencé à perdre espoir. L’espoir de couler des heures paisibles en compagnie d’une famille aimante, l’espoir d’être heureux, il les avait abandonnés. Pouvait-il croire au bonheur à partir du moment où celui-ci lui était imposé par un couple presque dictatorial aux idées arrêtées et obscurantistes ? Ils lui mettaient des œillères, essayaient de lui faire voir le monde à leur manière, mais Jae Sun était différent, oui, bien différent de ce qu’ils espéraient. Refuser d’admettre qu’il regardait les hommes ne rendait pas la chose moins réelle. Il en venait à se sentir comme un infiltré en zone hostile, comme l’un de ces originaux que ses parents dénigraient à longueur de conversations, de repas, de journées. L’idée qu’ils apprennent la vérité le rendait malade.

Sans attendre de se le faire demander une nouvelle fois, Jae Sun rejoignit le siège du piano afin d’aider le surveillant, prêt à frapper les notes les unes après les autres pour faciliter l’accordage de l’instrument qui était une tâche fastidieuse, il le réalisait. Il tenta alors d’oublier le sentiment désagréable qu’il ressentait, cette impression de ne pas être à sa place et d’être dérangé par le surveillant qui se trouvait avec lui, dérangé parce qu’il attirait trop son regard pour qu’il y échappe. C’était terriblement frustrant, mais il ne pouvait y changer quelque chose, hélas. Il était tellement pris dans ses pensées, concentré sur son rôle qu’il ne vit pas l’heure tourner et, en relevant les yeux vers le surveillant, la première chose qu’il remarqua ne fut autre que son sourire qui, sans qu’il en ait conscience, en appela un léger de son côté également, avant qu’il ne se reprenne en se rappelant de sa question.

« Oui, je dois encore assister à quelques heures avant la fin de la journée... »

Le regard de l’étudiant s’égara nerveusement sur le clavier tandis que son ventre se nouait, puis il se redressa et referma par habitude le volet censé protéger les touches. Il s’assura de n’avoir rien oublié en jetant un regard autour de lui et, cela fait, se tourna vers le surveillant qui lui adressait de la parole. Son attitude était redevenue celle du fils des Kim, il l’observait calmement, sans ciller, et il se contenta d’un sourire poli.

« De rien, c’est normal. Bonne après-midi. »

Et sans attendre, ses pas le menèrent vers la porte de la salle de piano. Il fallait vraiment qu’il arrête de le croiser, cela devenait trop troublant.
GOYANGI
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) - Page 2 EmptySam 3 Sep - 14:45


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Aucun mot de plus ne franchit ses lèvres. En vérité, que pouvait-il bien dire ? Il n'allait tout de même pas lui courir après afin de lui demander de ne pas aller en cours, qu'ils finissent ensemble ce qu'ils ont commencé. Non, il resta silencieux, mimant un geste de tête par politesse alors que l'étudiant quittait la salle de musique. Heureusement qu'il avait bientôt fini et que Jae Sun l'avait bien aidé, sinon il n'aurait pas pu se reposer avant de commencer son service du soir. Il soupira en passant sa main dans ses cheveux, espérant les dégager de son front, mais aussitôt ses doigts dans le piano, ses mèches revinrent sans attendre couvrir sa peau.

Jae Sun. Il était vraiment curieux. Non pas qu'il l'aimait beaucoup, mais quelque part, son comportement et ses véritables pensées l'intéressaient plus que de raison. Yun ne comprenait pas réellement comment il était possible de faire semblant, jour après jour, et devant tout le monde. Parce qu'il supposait que ses facettes étaient nombreuses face à diverses situations. Il se forçait d'être poli avec le surveillant, uniquement parce qu'il était un employé et donc une certaine figure d'autorité par rapport à lui. Qu'en était-il de ses amis ? Et de ses réactions avec ses parents ? Tout devait être contrôlé et relativement fatigant pour lui. Yun le plaignait presque.

Lorsqu'il releva le nez du corps du piano, il se permit de s'étirer de tout son long, comme un chat après une longue sieste. Il posa une main sur le bas de son dos qui avait été courbé pendant plusieurs demi-heures, et de nouveau, releva ses cheveux. Le geste ne servit de nouveau pas à grand chose mais c'était une sorte de tic dont il ne pouvait se défaire. Un étrange bruit se fit entendre dans son ventre, et il grimaça. Mince, il avait oublié de manger. Il consulta sa montre et remarqua qu'il avait encore un peu de temps avant de bosser. Il remit la salle en ordre, bien qu'il n'y avait pas grand chose à ranger, puis quitta la pièce en n'oubliant pas de fermer à clé. Ses grandes jambes le menèrent dans la salle des surveillants, où il se paya une cannette de café froid, ainsi qu'un petit paquet de cochonneries à grignoter dans le distributeur. La chaleur ne lui donnait pas réellement faim, mais son estomac finissait toujours pas réclamer. Après tout, il fallait quand même se nourrir un minimum pour survivre à ce soleil persistant.

Une fois sa collation terminée, il s'installa derrière l'ordinateur des pions, une fois que ceux-ci étaient partis vaquer à leurs occupations. Il entra le nom et le prénom de l'étudiant, pour examiner son emploi du temps. Et dire qu'il avait l'impression de le croiser tous les jours depuis quelques temps. C'en était pas croyable. Il se reprit pour se concentrer, regarda l'heure sur son bras encore une fois et fronça les sourcils. Le cours de Jae Sun finissait dans moins d'une demi-heure et cela signifiait qu'il allait rentrer chez lui. À en juger par leur dernière rencontre, qui remonter à pas plus tard qu'il y a quelques heures, Yun Seong voulait en profiter pour lui rendre son bien avant qu'il ne soit considéré comme un voleur. Ou plutôt, avant que leur « relation » ne devienne à nouveau chaotique et sinueuse. Avec toute sa motivation légendaire, il pénétra dans le bureau radio de l'établissement et de sa voix grave annonça ; « KIM JAE SUN EST ATTENDU DANS LA SALLE #614 APRÈS LES COURS. IL EST POSSIBLE QUE NOUS AYONS RETROUVÉ SON BIEN PERDU. »

Clair, net et précis. Il sortit du local, fier de son annonce, avec l'excitation de voir la réaction de l'étudiant. Allait-il être un peu en colère par cette annonce publique ? En même temps, Yun n'y pouvait rien, il avait complètement oublié de le lui dire avant qu'il ne s'échappe de la salle pour aller en cours. Le piano avait rempli toutes ses pensées, ou presque, et le téléphone dernier cri de l'étudiant lui était complètement sorti de la tête. Il soupira pour rejoindre la dite salle de musique et se positionna sur le siège. En relevant le cache du clavier, il toucha du bout des doigts les touches blanches, parfaitement lisses et propres. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas joué sur un clavier, et ses mains restaient crispées au-dessus de l'instrument. Pouvait-il ? Son cœur s'accéléra alors que l'envie d'entendre les mélodies jaillirent dans la salle lui prenait le ventre. Une frayeur inconnue s'installa en lui et sans qu'il ne puisse les contrôler, ses doigts appuyèrent sur une note, puis une autre, jusqu'à ce qu'elles forment une douce mélodie. Love me du célèbre Yiruma s'éleva dans l'air, et c'était comme si plus rien ne pouvait l'atteindre. La tête baissée vers le clavier, les yeux fermés, ses traits concentrés, il n'y avait plus rien autour de lui.
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Kim Jae Sun
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) - Page 2 EmptyMar 6 Sep - 13:15


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Aux yeux de Jae Sun, réparer un piano était plus agréable que des heures de douane. Il se moquait bien de leur fonctionnement et des réglementations en vigueur dont il peinait parfois à saisir l’utilité. Pas parce qu’il était bête, mais bien parce qu’il n’était pas intéressé par la matière qu’on lui demandait d’assimiler. Ces cours étaient une véritable torture pour Jae Sun, qui aurait largement préféré entrer au conservatoire plutôt qu’emprunter le sentier qu’avaient soigneusement tracé ses parents.

Pourtant, quand l’heure de rejoindre la classe arriva, Jae Sun retrouva l’attitude qu’il adoptait si souvent et se résolut à quitter la salle de piano, en dépit d’un cruel manque de volonté. Il entendait déjà la voix de son professeur qui vomissait notion sur notion, au-devant d’un auditoire plein à craquer. Mais il ne se rappelait pas avoir un jour remarqué le ton si grave du professeur. Il tiqua légèrement, quand sa voix nasillarde le ramena à la réalité, et leva les yeux vers l’homme qui lui parlait. La question resta un instant sans réponse, puis Jae Sun tourna les yeux vers un camarade voisin, qui avait mieux suivi et énonça la réponse. La leçon continua ensuite ; l’incident était clos.

Les iris sombres de l’étudiant restèrent posées sur le tableau rempli de chiffres qu’un large appareil projetait, depuis le fond de la salle, sur le panneau blanc qui trônait sur l’estrade où se tenait debout le professeur qui, derrière son pupitre, ne bougeait que pour désigner à l’aide d’un petit laser rouge les données qu’il utilisait pour ses explications. Sa voix résonnait clairement dans la pièce, grâce au micro dans lequel il parlait, et on l’entendait nettement malgré la rumeur des étudiants qui discutaient calmement. Mais quand la radio de l’école se mit en route, vers la fin du cours, tout le monde se tut et tendit l’oreille pour entendre le nom de Jae Sun, l’étudiant distrait, dont le ventre se tordit douloureusement au moment où de nombreux regards se tournaient vers lui.

La voix, qu’il avait confondue avec celle de son professeur, prétendait avoir retrouvé son « bien ». Son téléphone ? Il savait à qui appartenait ce timbre, désormais. Il la reconnaissait, même déformée par un micro. Ça l’énervait.

Comme la leçon touchait à sa fin, Jae Sun rassembla ses affaires. Il ne perdit pas une seconde quand les autres étudiants commencèrent à se lever. Une dizaine de minutes plus tard, il se trouvait devant la porte de la salle de piano, dont provenaient les notes d’une mélodie qu’il avait déjà entendue, mais dont le nom échappait à sa mémoire. Il inspira profondément, poussa la porte, puis la ferma derrière lui.

Sans surprise aucune, son regard rencontra les mèches écarlates du surveillant dont il avait reconnu la voix. Ce qui l’étonna en revanche, c’est qu’il était le seul autre être présent dans la pièce. Celui qui jouait et ne semblait avoir remarqué sa présence. Un soupir fila entre les lèvres fines du fils des Kim, qui sans mot dire s’approcha de l’instrument et du pianiste, avant de croiser les bras et de poser sur lui un regard inquisiteur. « Je peux savoir quel est votre problème ? »

Ces mots, il les regretta presque instantanément, mais il les pensait trop pour les contenir : encore une fois, il était sur son chemin. Il s’imposait d’une façon désagréable, peut-être sans en avoir conscience. Jae Sun en avait horreur. Pourtant, alors qu’il l’observait, une petite voix lui soufflait que, s’il se trouvait dans cette salle, c’était de sa faute à lui. Il avait décidé de venir rejoindre le surveillant alors que rien, pas même une règle académique, ne l’y contraignait. En se redressant, Jae Sun déglutit et retrouva sa contenance. « Vous avez retrouvé mon téléphone ? »

C’était la véritable raison de sa venue, évidemment. La seule.
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) - Page 2 EmptyVen 9 Sep - 18:52


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En jouant cette mélodie, il essayait de se souvenir du temps où il jouait souvent, où il avait trouvé la force d'apprendre. Un léger sourire étira ses lèvres alors qu'il se rappelait des fois où il avait été contraint d'arrêter parce que ses doigts le faisaient souffrir le martyr. Il se plaignait beaucoup à son tuteur à cette époque. Sa mémoire lui laissait tout de même de beaux souvenirs, malgré le fait qu'ils lui torturaient plus l'esprit qu'autre chose. Cela le ramenait à la réalité. Il devait affronter le malheur qu'il apportait aux personnes de son entourage. D'abord ses parents qu'il ne connaissait pas. Pourquoi a-t-il été laissé de cette façon ? Élever un enfant prend du temps certes, mais l'abandonner … Endurer neuf mois de grossesse, prendre du poids, avoir mal au dos, se pencher en arrière pour ne pas avoir l'impression de tomber en avant ; supporter tout cela pour ensuite balancer la progéniture à quelqu'un d'autre. Yun Seong en voulait énormément à ces personnes inconnues, même s'il ne savait pas si elles étaient encore vivantes ou non. Peut-être qu'elles étaient mortes quelque part, en regrettant. Il espérait qu'ils avaient eu au moins un peu de regrets le concernant. S'ils savaient tout ce que le gamin a du traverser pour en arriver là …

Puis il avait une certaine rancune envers toutes ces familles qu'il a rencontré, à ces gens qui cherchaient soit une consolation, soit un défouloir, soit l'enfant parfait. Il avait déçu beaucoup de monde en fin de compte, sans jamais se décevoir lui-même. Il était plutôt fier d'avoir trouvé ce job, et de vivre avec ses passions. Il ne s'imaginait plus vivre sans aujourd'hui, c'était plutôt compliqué pour lui de ne pas écouter de la musique au moins une dizaine de fois par jour, d'en jouer et de ressentir son cœur s'apaiser et vivre tranquillement pour une fois. La musique, pour lui, c'était toute une histoire, une bulle qu'il formait à ses dépends pour se protéger de l'extérieur, des gens, de lui.

La seule personne à qui il n'en voulait pas, c'était certainement son tuteur. Il était là pour l'écouter, pour dépenser de l'argent afin de lui acheter des vêtements, des instruments, des partitions, une chambre correcte et le disputer à chaque fois qu'il faisait une connerie. Il n'avait jamais connu ça lui avant. Parce qu'il avait bien le droit de fumer, mais pas en présence de son tuteur, mais pas trop non plus. Il connaissait les conséquences d'une trop grande consommation. Avant, chaque fois qu'il finissait au poste de police du quartier, ou lorsqu'il revenait avec des bleus, il se faisait engueuler. Ce ne fut pas pour autant qu'il détesta son tuteur, non, bien sûr que non. Au contraire, cela lui prouvait qu'il se faisait du souci à son sujet et son désir d'en faire un homme bien plus tard. Malheureusement, il est parti bien trop vite, bien avant de voir les changements sur son fils.

Il sursauta en entendant une voix à côté de lui. Il releva les yeux, ses doigts restant en suspens au dessus du clavier du piano, arrêtant cette si belle mélodie en plein milieu d'une suite de notes, alors que son cœur venait limite de faire une crise. Il fixa la personne qui venait de le déranger et faillit lui faire une réflexion avant de se souvenir que c'était lui-même qui l'avait convoqué dans cette salle. Il n'avait qu'à pas jouer et se plonger dans ses pensées. Il poussa un soupir bruyant, pour montrer son mécontentement quand même, tout en le fixant plusieurs secondes d'affiler sans ciller. En même temps, Yun était fier d'avoir pu le faire venir dans cette pièce. En vrai, rien ne l'y avait obligé, même si son désir de récupérer son portable semblait plus important que tout. Le surveillant comprenait ça évidemment, vu les vidéos qu'il contenait … Dommage qu'il n'y avait que cela, un morceau de peau découverte ne lui aurait pas déplu.

« OUAIS. JE CROIS QUE JE L'AI. MAIS … SI TU LE VEUX, IL FAUDRA ME LE DEMANDER GENTIMENT. » Un sourire malin de forma sur ses lèvres, alors qu'il se leva pour faire face au plus jeune, le surplombant de sa taille impressionnante de géant. Il posa ses mains sur l'instrument, ses bras prenant au piège le petit corps de l'étudiant entre le piano noir et lui-même. Il pencha un peu la tête, en attendant une réponse, s'amusant intérieurement de la situation. Allait-il être docile ou montrer son caractère ? Yun Seong était impatient, sans se rendre compte qu'il devenait petit à petit intéressé par Jae Sun, ni même de la proximité dangereuse qui les séparait encore.. Il devait avouer que ce gamin avait une gueule d'ange à faire craquer n'importe qui, et que lui-même avait du mal à résister.
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Kim Jae Sun
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) - Page 2 EmptyVen 16 Sep - 21:46


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C’est toujours lorsque l’on souhaite voir un moment durer longtemps que celui-ci file à la vitesse de l’éclair. C’était le cas de Jae Sun qui, même s’il avait en horreur les heures qu’il passait à l’université, ne pouvait qu’apprécier l’idée de rester un instant de plus à l’écart de la maison familiale, où il ne trouverait que discussions ennuyeuses et compagnie oppressante. L’amour que lui donnaient ses parents était en effet suffisant, tellement qu’il le suffoquait lorsqu’il essayait de trouver un moyen de sortir de ce petit train de vie confortable. Confortable, oui, mais à quel point ? Il n’avait le droit d’approcher un individu que lorsque celui-ci était bien vêtu, éduqué et dégageait quelque chose de positif. Tout pour l’image, rien pour la personne. Aux yeux des Kim, les humains n’avaient d’intéressant que leur statut, et les choses étaient toujours plus agréables lorsque celui-ci était bon, pour ne pas dire prestigieux. Un ministre, un avocat, un médecin, si c’était possible. Pour leur fils, ils avaient choisi celui d’économiste et le lui avaient imposé. C’était ainsi que se prenaient les décisions ; son opinion n’était guère plus efficace que le souffle du vent sur un roc.

Pourtant, lorsqu’avait retentit le haut-parleur de l’université, prononçant son nom et lui donnant une consigne, Jae Sun n’avait pas ressenti autant de haine à l’idée de sortir de cet amphithéâtre. Si cette voix disait vrai, son portable avait été retrouvé. Peu lui importait de savoir comment, où, ou encore par qui, tant que son appareil lui revenait. Il s’y trouvait trop de choses importantes qui risquaient de lui porter préjudices, trop de discours non-avoués, contenus dans la mémoire de ce téléphone qu’il emmenait partout avec lui et dont il refusait l’accès à toutes les personnes qui auraient pu s’approcher de ses parents ou les connaître. Il était hors de question que l’on découvre ses pensées, que l’on essaie de comprendre celui qu’il était réellement, ou simplement les raisons pour lesquelles il se sentait aussi affecté par les différents événements qui avaient eu lieu au niveau mondial. Il aurait certes pu expliquer tout ça par une trop grande sensibilité, mais quiconque aurait été capable de lire entre les lignes aurait également compris que ce n’était pas la seule raison qui l’avait poussé, par exemple, à s’exprimer au sujet de la tuerie d’Orlando. Ses raisons étaient bien plus personnelles, plus profondes, et il les rejetait de lui-même.

À force de se concentrer sur ses problèmes, Jae Sun avait fini par en oublier ceux des autres. Il était le fils d’une famille riche, possédait des parents qui subvenaient sans peine à ses besoins, mais exigeaient en retour une certaine qualité de personne, s’il pouvait appeler cela ainsi. Il n’était pas capable d’entrer dans le moule qu’ils avaient coulé pour lui, mais essayait de retarder au maximum le moment où cette différence d’opinion se ferait trop évidente pour qu’ils puissent l’ignorer. Il fermait les yeux sur la réalité. Pourtant, depuis quelques jours, on semblait s’acharner à le mettre face à la réalité, à lui faire prendre conscience d’un trou béant qui existait entre le monde dans lequel vivaient ses parents, utopiques, idéalistes et élitiste, et celui dans lequel il vivait réellement. Personne n’était parfait, les gens possédaient plusieurs facettes et ne se laissaient pas découvrir facilement. Tout comme le surveillant qui semblait inlassablement se trouver sur son chemin, où qu’il puisse aller ; ces rencontres à répétitions devaient profondément troublantes pour celui qui ne parvenait pas à entrer en résonnance avec ses propres préférences.

Le regard de Jae Sun, froid et fixe, se posa sur le visage de l’homme qui se trouvait au piano. Hors de question qu’il se laisse une fois de plus déstabiliser par un parfait inconnu. Il ne connaissait rien de lui, si ce n’était l’endroit où il étudiait et son nom, alors pour quelle raison aurait-il dû en avoir peur ? Tout ce qu’il devait faire, c’était affronter cette situation, lui demander son portable et repartir à ses petites affaires, comme il était venu. L’expression fermée, il attendit une réponse de la part du surveillant qui, alors qu’il espérait naïvement obtenir ce qu’il souhaitait sans avoir à insister ou à subir une autre moquerie de sa part, fit preuve de son comportement habituel.

« Vous m’avez convoqué pour me le rendre, alors je ne vois pas ce que vous attendez. » Rétorqua-t-il en s’efforçant de ne pas ciller en dépit de la proximité presque dérangeante de l’autre homme. Jae Sun retint un hoquet de surprise et leva les yeux vers le surveillant et s’efforça de garder son calme. Il ne pouvait perdre la face devant un individu comme lui. Son père n’aurait jamais pardonné un comportement aussi irresponsable de la part de son fils unique adoré. « Éloignez-vous de moi. Là, peut-être vous le demanderai-je gentiment. » Souffla-t-il finalement, plus confiant qu’il ne l’aurait pensé, en ignorant son estomac tordu par l’appréhension.
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) - Page 2 EmptyDim 18 Sep - 23:25


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Il se sentait frustré d'avoir arrêté de jouer, juste parce que quelqu'un le déconcentrait. Sur le coup, vraiment, il avait envie d'embrouiller sévèrement cette personne, son agacement pouvait se lire sur son visage, autant que sa surprise. En somme, une expression qui ne donnait pas envie de lui parler, parce qu'il devait certainement faire un peu peur. Il remarqua les traits glacials de l'étudiant, et se questionna sur le pourquoi du comment. Encore une fois la curiosité l'emportait sur son incroyable laxisme pour toutes les choses de l'univers. Il savait qu'il n'avait pas fini d'être étonné par les réactions de Jae Sun, et de ce fait, il ne pouvait s'empêcher d'être captivé par son existence. Que ce soit son visage ou sa personnalité presque dérangée, Yun Seong voulait en voir et savoir plus. Peut-être que le pousser un peu à bout pouvait être intéressant … Il y pensait sérieusement.

Il pouvait bien lui donner son portable de la manière la plus normale qui soit, mais venant du surveillant, il fallait se douter que rien ne serait aussi simple. Il toisa alors son vis à vis d'un regard impénétrable, fixant avec une insistance gênante le petit étudiant qui attendait sagement son bien. Yun Seong était fier d'avoir de l'audace. Premièrement, ils n'en seraient pas là aujourd'hui, et il n'aurait pas vu le beau visage de sa Majesté. Deuxièmement, il pouvait se permettre des choses qu'il savait que personne n'avait tentées avec l'étudiant. Alors, oui, si Jae Sun voulait récupérer son téléphone, il suffisait de le lui demander poliment. Aussi faussement que son air d'enfant bien éduqué. Depuis la vidéo, Yun Seong savait que tout ça n'était qu'un masque, et il prenait un certain plaisir à vouloir le faire tomber. Il ne faisait rien de méchant, il voulait simplement voir ce qui se cachait sous cette carapace dorée.

En se levant du banc du piano, il s'approcha dangereusement du petit corps frêle de l'étudiant. Il n'avait pas encore pris ou eu le temps de le regarder de haut en bas, mais voir son visage suffisait à attirer pleinement son attention. Il emprisonna Jae Sun entre ses bras, ses mains se posant sur la surface lisse de l'instrument dans son dos tout en laissant un espace de sécurité entre eux deux. Autant que ses bras le pouvaient en fait. Ce qui revenait à dire qu'il y avait tout juste la place pour ne pas qu'ils s'embrassent. Son sourire s'élargit après sa remarque. Certes il l'avait fait venir pour une raison bien précise, mais il n'avait pas envie d'être sage. Sa malice était bien plus ancrée dans sa peau qu'il n'osait l'imaginer. Seulement, s'amuser avec un personnage comme Jae Sun était vraiment divertissant. Il ne s'en lassait pas, et pourtant, il était loin d'aimer les fils à papa de son genre.

« ET SI JE N'EN AI PAS ENVIE ? QUE VAS-TU FAIRE ? » Ses yeux brillaient d'une lueur joueuse, alors qu'il décida de rapprocher son corps de celui de Jae Sun, laissant un faible espace d'intimité entre leur torse. Un léger sourire resta sur les lèvres du plus grand pendant plusieurs secondes, leur regard s'affrontant comme un jeu de rôle stratégique, où celui qui baisserait les armes, perdrait le premier. Yun ne laissa pas l'occasion à l'étudiant de baisser les yeux. L'une de ses jambes rencontra malencontreusement celle de sa Majesté en voulant bouger un peu, et le géant se rendit compte qu'ils étaient bien plus près que ce qu'il pensait. Ses bras étaient pliés, de sorte à ce qu'il puisse aisément sentir le parfum de Jae Sun. Subtil, se mélangeant parfaitement à son odeur plus qu'agréable. Tout ce qu'il aimait en somme.

Ce fut soudainement que Yun eut cette folle idée, tout en dirigeant son regard sur sa bouche. Et si leurs lèvres se touchaient ? Pas longtemps, juste l'histoire d'un effleurement, rien de plus. Oui, c'était réellement une once de folie qui parcourait son ventre. Pourquoi ressentir une telle nervosité à l'idée d'embrasser quelqu'un ? Il l'avait déjà fait. Filles, garçons, même ses chats, même s'il s'agissait d'un simple élan d'affection bien sûr, mais qu'est-ce qu'il lui prenait là ? Il baissa légèrement les yeux, en se reculant un peu, troublé par ce sentiment étrange qu'il courait dans son corps. Son visage se dirigea vers le sol, sans qu'il n'enlève ses bras du piano, emprisonnant toujours le corps de l'étudiant. Sa mèche recouvrait son front, et certainement une partie de ses paupières. Là, il se sentait perdu. « POURQUOI TU NE ME REPOUSSE PAS ? » Son murmure était calme, et il ne savait pas si Jae Sun avait pu l'entendre.

Il souffla d'un coup avant de totalement s'écarte de lui, lui redonnant ainsi son espace personnel d'origine. Il fouilla dans la poche intérieure gauche de son jean pour en sortir le portable qui était celui de Jae Sun. « JE PENSE QUE C'EST LE TIEN. IL A L'AIR NEUF ET PLUTÔT CHER ALORS … » Il le lui tendit sagement, sans rien attendre en retour. Sa blague de départ s'était envolée, son cerveau était bien trop préoccupé par ce qui s'était passé quelques secondes auparavant. Il décida alors, pour la première fois de sa vie, de fuir la situation. Il ne se sentait pas capable de l'affronter un peu plus, il voulait juste commencer à bosser et oublier ce qu'il venait de se passer. Cette proximité, cette envie soudaine … Sans un regard de plus, il quitta la salle de musique pour se diriger vers celle des surveillants. Vraiment, qu'est-ce qu'il lui avait pris ?
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Kim Jae Sun
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Retrouver dans cette pièce l’homme qui semblait obstinément se retrouver sur son chemin n’aurait pas dû être aussi surprenant. Jae Sun s’y était attendu, déjà dans l’amphithéâtre, il avait reconnu la voix du surveillant, ses sonorités pour graves que sa mémoire avait imprimées sans même lui demander son avis. Il n’avait pas envie d’identifier de cette façon celui qu’il s’acharnait à repousser, à considérer comme la dernière des vermines, mais force était de constater qu’il n’était pas aussi doué pour contrer ses propres pensées que son père le pensait. Malgré lui, le pianiste se trouvait interpelé par l’homme qui se trouvait devant lui. Car c’était après tout vers eux qu’il se tournait à chaque fois, quand bien même il essayait de faire croire le contraire à ses propres parents, afin de ne pas s’attirer trop d’ennuis. S’il avait eu l’occasion d’y changer quelque chose, il n’y aurait pas manqué.

Il s’agissait de se montrer plus malin dans sa façon d’agir, maintenant qu’ils étaient à nouveau réunis dans cette pièce, seuls. Il devait retrouver l’attitude assurée qu’il avait habituellement, celle qui lui permettait de faire face aux autres étudiants qui parcouraient les couloirs de cette université, et qui l’aidait à supporter le poids que l’on avait placé sur ses épaules. Cela semblait facile, en théorie, mais dans la pratique, il était bien plus difficile de soutenir le regard de celui qui se trouvait devant lui. Le surveillant était plus grand, plus imposant que lui, et même s’il savait qu’il ne s’agissait pas de quelque chose de déterminant en soi, Jae Sun ne parvenait à faire abstraction de ses cheveux. Le rouge agressait, menaçait. Même en le souhaitant fort, il n’aurait pu faire comme si de rien n’était.

Alors, avec tout le courage dont il pouvait faire preuve face à cette situation, Jae Sun garda les lèvres pincées et l’expression fermée, supportant avec peine la proximité que lui imposait l’autre garçon. Il détestait qu’on l’approche sans lui demander l’autorisation, encore plus lorsqu’il s’agissait d’un homme. Cela lui faisait peur, on risquait de comprendre des choses à son sujet. Une fois encore, il allait constater à quel point ses attirances étaient un problème, à quel point ses propres désirs, pourtant naturels, constituaient un défaut majeur aux yeux de ses parents. Il n’avait jamais demandé à préférer les formes masculines à celles d’une femme. Il n’avait jamais souhaité s’attarder à regarder ses camarades lorsqu’ils avaient le dos tourné, à sentir son ventre se tordre de douleur quand on lui demandait ce qu’il regardait. Rien du tout, il était rêveur. Une réponse dont il avait tant usé qu’il se demandait si quelqu’un y croyait encore.

« Je… » Commença-t-il en s’empêchant de fermer les yeux. Pas plus près. Un soupir s’évanouit entre les lèvres du pianiste, mais il ne chercha pas à s’enfuir. C’était inutile, on allait encore le retenir et les choses seraient peut-être pires. Ses yeux scrutaient les iris sombres de son opposant comme pour y deviner ses intentions. « Je ne sais pas. » Il déglutit difficilement, ils étaient bien trop proches, tellement qu’il se sentit contraint de fermer les yeux pour ne pas le repousser et s’enfuir en courant. Il ne devait pas rester sans réponse. « J’attendrai que vous vous lassiez de ce petit jeu stupide, j’imagine. »

Toujours chercher les autres, ce n’était pas la meilleure façon de faire. D’un autre côté, n’était-il pas extrêmement réservé, à toujours faire en sorte de ne pas être remarqué, si ce n’était dans une situation qui aurait pu le mettre en valeur ? Jae Sun savait qu’il avait tort de répondre au surveillant, mais il ne pouvait rester silencieux alors qu’on lui parlait et qu’on le poussait dans ses retranchements. Mal à l’aise comme il l’était, tout était bon pour retrouver un semblant de contenance, même quelques mots lancés au hasard avec l’espoir d’être pris au sérieux. Mais de toute évidence, ça ne fonctionnait pas. Pas tout de suite, en tout cas.

Le changement soudain du surveillant fut une agréable surprise pour l’étudiant, qui commençait à se demander comment il s’était retrouvé dans une telle situation. Il garda les yeux posés sur son aîné – car il était persuadé que celui-ci l’était – et resta silencieux, heureux de le voir reculer. Il était toujours coincé, mais c’était plus supportable. Pour ne pas dire moins gênant, car il n’aurait en vérité pas pu se plaindre d’avoir été aussi proche de lui durant quelques instants. Son cœur battait à lui en rompre les côtes. Cet homme se comportait étrangement, trop pour qu’il puisse demeurer impassible. La question qu’il lui posa se fit l’écho des siennes. Pourquoi ? Par fierté ? Pour une autre raison ? Il préféré garder le silence plutôt que répondre quelque chose qui aurait pu regretter et, quand le surveillant s’éloigna, Jae Sun réalisa que pendant quelques longues secondes, il s’était empêché de respirer.

Tout devenait trop compliqué pour lui. La journée de cours venait de l’épuiser et il ignorait par quel miracle il tenait encore debout. Pourquoi venait-on lui imposer des troubles supplémentaires ? Il préférait encore rentrer, si c’était ce qu’on attendait de lui. Si ces rencontres étaient le signe qu’il passait trop de temps à errer à l’extérieur de la maison familiale, il était largement temps qu’il retourne s’allonger et dormir.

Ses doigts fins se refermèrent sur son téléphone, qu’il reconnut du premier coup d’œil. « C’est bien le mien. » Affirma-t-il, confus, en appuyant sur les boutons latéraux pour afficher son écran. « Merci. » Mais quand il releva les yeux après avoir rangé l’appareil dans la poche de son pantalon, il était le seul encore présent dans la salle. Il était largement temps qu’il rentre.
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