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 I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)

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Choi Yun Seong
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyLun 27 Juin - 0:03


I don't like you, but you interest me

Après avoir passé une courte nuit, Yun Seong était retourné à la faculté. Durant la surveillance des dortoirs, il avait parlé avec un insomniaque qui cherchait de la compagnie, et celui-ci étudiait l'art des instruments. Dans la conversation, tout naturellement, le gamin lui avait fait part d'un défaut dans un piano des salles de musique, le son paraissait faux, mais le prof n'était pas assez qualifié pour regarder et réparer le souci. Autant dire que ça l'avait turlupiné toute la matinée, après son service, et après s'être échoué dans son lit en faisant des câlins à son chat. Un instrument qui allait mal le dérangeait, et il aurait bien voulu y jeter un œil. Malheureusement, il n'était pas autorisé à rester dans les salles après vingt-deux heures, et le temps de faire le tour, cent vingt minutes passaient extrêmement vite. Il était même parfois contraint d'accélérer le rythme pour être dans les temps aux dortoirs. Il fallait avouer que souvent, les étudiants ne respectaient pas les horaires et le règlement. Yun Seong veillait cependant à ce que tout le monde soit carré, afin d'éviter ses humeurs massacrantes et les retombées. Il était cool mais les seuls qui avaient poussé trop loin ne tentaient plus l'expérience aujourd'hui.

Il pressa donc le pas pour choper le métro, se faufilant avec les nombreux coréens qui faisaient leur vie, tout comme lui. Il devait être un peu masochiste, sans doute, pour aller sur les lieux de son boulot au lieu de dormir et se reposer pour sa prochaine nuit. Il était assez résistant, et pour cela, il mangeait bien, et prenait des vitamines. Il comblait le sommeil avec des boissons ou des pilules. Certes, ce n'était pas forcément le meilleur moyen pour rester en bonne santé, mais il n'était pas encore tombé. Tant qu'il restait debout, c'était parfait. En chemin, il croisa quelques jeunes qui profitaient de leur temps libre pour faire du shopping, et non réviser, ce qui leur valu une petite remarque. L'été était déjà là mais il n'était pas judicieux de baisser sa garde sur les cours maintenant. En les laissant dans la cour de l'université, il poussa un soupir en passant sa main dans ses cheveux. Avant de sortir, il avait pris le temps de se coiffer convenablement. Ses mèches rouges étaient donc lissées et couvraient son front sans qu'un seul petit cheveu ne dépasse. La souplesse de sa crinière de feu lui permettait de passer ses doigts dedans sans qu'il ne risque d'en avoir quelques uns en l'air ; les cheveux d'asiatique …

Ses vêtements étaient plutôt sobres également, pas d'extravagance. Il avait opté pour un look sage et pas trop décalé. Cela lui prenait de temps en temps, mais ce n'était qu'une période, parce qu'il aimait garder son image de rebelle indomptable. >***< Une chemise blanche, repassée, sans plis, sur un jean bleu ciel, des petites tennis de la même couleur que le haut, et voilà. Il était tout ce qu'il y avait de plus normal. Il pouvait passer inaperçu n'importe où. Il pénétra dans le couloir de l'administration afin de demander l'autorisation de toucher au piano, et se dirigea ensuite vers la salle des profs afin de connaître l'emploi du temps de l'instrument malade. Il regarda le bout de papier avec attention, en remarquant que le dernier cour de la journée se terminait dans une heure. Il remercia vaguement les plus âgés et partit pour sa salle à lui, là où il pouvait faire un peu tout ce qu'il voulait. Ses collègues de jour étaient en train de bavarder, attendant certainement un étudiant ou on ne savait quoi pour les occuper. Il posa ses fesses dans un coin pour observer distraitement par la fenêtre, repensant à sa conversation de la veille, avec le stéréotype riche.

Ses yeux roulèrent derrière ses paupières, tandis que sa main se porta sur sa poche arrière gauche, attrapant le portable qui n'était pas le sien. Neuf, sans spécialement d'égratignures, à part deux ou trois légères rayures sur l'écran, mais c'était tout à fait normal. Il tourna l'iPhone plusieurs fois entre ses doigts, en pensant à cet étudiant qui l'accusait limite de vouloir le voler. Il n'avait pas bien compris l'importance de cet appareil au départ, mais une fois qu'il avait mis le nez dedans par curiosité et vengeance puérile, il s'était senti coupable d'avoir fouillé dans la vie de quelqu'un.
GOYANGI
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Kim Jae Sun
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyMar 28 Juin - 2:43


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« Tu sais maman…J’ai l’habitude de hocher la tête et d’approuver tout ce que vous dites, papa et toi… Enfin, je veux dire, quand vous parlez des autres et que vous me rappelez que non, je dois pas traîner avec eux, qu’ils sont bizarres, qu’ils peuvent avoir une très mauvaise influence sur moi, tout ça, je comprends… Mais pas cette fois… »

Depuis la veille, Jae Sun ne cessait d’y penser. Il avait perdu le téléphone sur lequel il avait l’habitude de s’enregistrer parler, d'expliquer ses ressentis, quels qu’ils soient. Ses parents n’étaient pas en mesure de savoir ce que renfermait l’appareil habituellement, puisqu’il l’avait sur lui en quasi permanence. Ici, c’était différent : il avait égaré son portable, ce qui signifiait que n’importe qui aurait pu tomber dessus et s’en servir à des fins malhonnêtes. Cette simple idée suffisait faire grimper en flèche son niveau de stress déjà bien trop haut. Il n’avait pas pu s’exprimer depuis la veille, pas même au sujet de la rencontre qu’il avait faite avec le surveillant de l’établissement, et il avait besoin de se changer les idées. Vraiment besoin.

« Je veux dire… des gens sont morts. Des gens qui n’avaient rien fait du tout… Hm… Je sais que vous comprenez pas tout ça, que vous cherchez pas à comprendre, mais ils avaient rien fait. Ils étaient différents, je sais, mais ils voulaient juste s’amuser… être comme tout le monde... Enfin… »

Son avant-dernier cours de la journée venait de se terminer. Jae Sun avait pris l’habitude de toujours faire un crochet par la salle de piano lorsqu’il avait un peu de temps libre et, puisqu’il avait l’esprit agité, cette petite pause tombait à point nommé. C’est pour cette raison que ses pas le menèrent lentement jusqu’à la salle où reposait l’instrument et qu’un léger sourire vint éclairer son visage lorsqu’il y pénétra. Depuis quelques temps déjà, le son était différent, mais il s’en moquait bien : il avait besoin de jouer, peu importe comment, peu importe quoi. Il voulait entendre les notes s’échapper de la structure boisée, comme si elles naissaient du bout de ses doigts. C'était suffisant.

« Vous pouvez pas comprendre et moi je ne peux que vous écouter dire… parce que je sais parfaitement que j’aurais tort si j'ouvrais la bouche… Mais je sais pas, je peux pas vous donner raison, pas cette fois… Ça aurait pu être n’importe qui… Ça aurait pu être moi, je… — Oui ? Quoi ? J’arrive de suite, laissez-moi juste une minute ••• »

Une fois confortablement assis sur le siège qui se trouvait dans la pièce que l’on venait d’abandonner, le pianiste laissa ses doigts reproduire les premières notes du morceau qu’il répétait tous les jours, depuis quelques semaines déjà : mariage d’amour. Au tout début, il hésitait. Cependant, après quelques secondes de jeu, ses mouvements devinrent un peu plus rapide, Jae Sun gagna en confiance ou, s’il fallait être exact, il retrouvait celle qu’il avait perdue. Jouer parfaitement restait malgré tout difficile, compte tenu du défaut sonore du piano.

Alors que ses doigts rejoignaient une à une les touches des notes qui composaient le morceau, il mit de côté toutes les pensées dérangeantes qu’il avait pu avoir. Il cessa de penser à ces hommes et femmes qui étaient morts là-bas, à des kilomètres de chez lui, dans un pays qu’il ne connaissait pas plus que ça. Il oublia également les propos que ses parents avaient tenus, et qui l’avaient profondément heurté pour des raisons plus qu’évidentes, mais qu’il ne souhaitait avouer. Pendant que les notes résonnaient à ses oreilles, il ne pensait plus à la perte de son téléphone qui renfermait toutes ces choses qu’il avait à dire sans jamais pouvoir le faire. Jouer du piano lui permettait à coup sûr d’oublier ses tracas. Il s’abandonnait toujours à sa musique sans prêter attention au reste du monde.
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyMer 29 Juin - 15:12


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Il y avait plusieurs millions de personnes en Corée du Sud, mais il avait fallu qu’il tombe sur la même deux fois en seulement quelques jours. Qui plus est, l’autre croyait qu’il était une sorte de délinquant tout droit sorti d’un gang juste parce qu’il portait des vêtements différents des siens. Yun Seong n’allait pas s’excuser de ne pas porter de fringues de marques ou classes, il aimait être lui, pas à l’image de la société. En réalité, il se cachait derrière un masque, comme la plupart des gens aujourd’hui. Mais il fallait avoir l’esprit et les yeux ouverts pour s’en rendre compte. Ce qui n’était pas du tout le cas pour le stéréotype capricieux. Ah, il n’aurait jamais dû fouiller dans ce foutu portable, il aurait juste du rester assis dans son siège, derrière son bureau attitré dans cette salle de repos des surveillants, dira-t-on. Par simple curiosité, il avait vu la boîte des objets perdus et retrouvés par une bonne âme ou un surveillant, un prof, qu’importait. Un iPhone tout neuf traînait là et il se demandait à qui cela pouvait appartenir. Il n’était même pas éteint, à croire que le malheureux qui l’avait perdu n’avait rien à cacher ou était totalement inconscient.

En rentrant chez lui, après son service de nuit, l’appareil s’était malencontreusement retrouvé dans sa poche de short en jean, et il fut même étonné de l’avoir mis là. Il n’avait même pas fait exprès. Il l’aurait voulu, il l’aurait certainement oublié dans la boîte à objets divers. Avec de bonnes pensées, et un peu de curiosité malsaine, il plongea son nez dedans, allongé dans son lit, bercé par les ronronnements de son chat. Il fallait quand même savoir à qui appartenait ce portable quand même. Il passa dans la galerie du portable en voyant la dernière vidéo prise par le propriétaire de l’appareil. Quelle surprise de voir que c’était l’étudiant de la veille qui apparaissait sur l’écran. Sa voix si particulière résonnait dans le silence et le noir de la chambre. Yun Seong ne soupira pas une seconde, il ne pipa mot non plus, laissant aller ce discourt un peu étrange de l’étudiant.

Il cligna plusieurs fois des yeux lorsque la vidéo se coupa brutalement par l’appel d’une voix féminine. La mère de l’étudiant certainement. Il en était quasiment sûr. Il fixa son chat pendant un long moment, mais ce dernier fut contrarié d’une telle insistance, il descendit du lit pour trouver refuge plus loin. « PUTAIN QU’EST-CE QUE JE FOUS ! » Il jura un bon nombre de fois en ébouriffant ses cheveux. Il venait de vivre un instant de la vie de cet étudiant, il venait de se rendre compte qu’il se la jouait alors qu’il n’approuvait pas le point de vue de ses parents, et tout doucement, il prenait conscience qu’il avait raison depuis le début. Ce gamin était enchaîné à ses parents et leurs pensées, sans pouvoir s’exprimer et ouvrir son esprit correctement. Un de ses collègues le tapa sur son épaule pour plaisanter, et il sortit de ses songes en sursautant presque. Il était temps pour lui d’aller écouter pleurer ce fameux piano et de le soulager de sa peine pour quelques mois.

Les étudiants profitaient du soleil à l’extérieur, les couloirs étaient déserts, surtout ceux des arts, et il se réjouissait à l’avance de pouvoir faire son boulot tout seul, sans être dérangé par des fous furieux. Ses pas s’arrêtèrent en entendant une mélodie planer dans les airs, mais il ne resta pas longtemps à écouter, ses oreilles saignaient limite au son déformé de la musique. Il entra dans la pièce sans être discret et s’approcha de l’intrus. « EST-CE QUE … » Il fut coupé dans son élan en remarquant la personne en face de lui. « ENCORE TOI. MAIS T’ENTENDS PAS QUE LE PIANO A UN SOUCI ? »
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Kim Jae Sun
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyJeu 30 Juin - 16:22


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Le piano avait toujours permis à Jae Sun d’évacuer le trop plein de stress qu’il ressentait. Sans savoir pourquoi, il se sentait profondément relaxé lorsque résonnaient les notes, lorsque les arpèges et les gammes s’enchaînaient pour former des morceaux et faire vibrer les ondes. Il chérissait les moments de solitude durant lesquels il se retrouvait en tête à tête avec l’instrument, ne serait-ce que pour une dizaine de minutes. Cela, ses parents ne le comprenaient pas non plus. Ils le voyaient économiste ou pointure dans l’entreprise. Tout ce qui ne l’intéressait pas. Si on lui avait donné le choix, il aurait opté pour la musique, même en ne possédant aucun véritable don en la matière.

Perdu dans son jeu, il ne réalisa pas qu’une personne venait d’entrer dans la pièce où il se trouvait. Au contraire, il continua à jouer, les yeux toujours posés sur les touches, cherchant à bien placer ses mains pour ne pas commettre de note plus fausse que celles que produisait déjà le piano désaccordé. Le son n’avait rien de comparable à celui de l’instrument qui trônait dans la pièce de vie de la grande villa Kim. Il sentait l’instrument vieilli et entretenu uniquement à l’occasion, alors que le sien était régulièrement accordé et nettoyé, mais cela ne lui importait que bien peu tant qu’il pouvait jouer. Dans cet endroit, il n’avait pas à subir le regard de sa mère qui l’observait pendant qu’il répétait : il était totalement seul, en tête à tête avec son art. Facile, à partir de ce moment, d’oublier tout ce qui l’entourait. C’était un havre de paix.

Jae Sun arrêta de jouer en un sursaut quand une voix retentit derrière lui. Il leva un regard alerté vers la personne qui venait de s’adresser à lui et il commença à se demander très sérieusement si on avait l’intention de lui accorder un tant soit peu de répit. C’était encore le surveillant. En un froncement de sourcil, l’étudiant contrarié détailla son interlocuteur, dont l’apparence était bien différente de celle des autres jours. Les cheveux rouges étaient encore là, mais ils semblaient étrangement moins agressifs aujourd’hui. Sans qu’il puisse se l’expliquer, cela le rassurait un peu.

« Si, je sais. » Il n’avait pas d’excuse et se contenta de toiser l’autre du regard, les mains encore posées sur le clavier, peu décidé à bouger. « Qu’est-ce que vous faites là ? »

Le croiser trois fois en si peu de temps, ça sonnait comme la plaisanterie du siècle. Quelqu’un le suivait-il afin de vérifier qu’il ne faisait rien de mal ? L’idée que ses parents puissent essayer de garder un œil sur lui traversa bien son esprit confus, mais il la chassa rapidement : ils n’auraient pas été jusque-là. Les Kim étaient peut-être obsédés par la réussite sociale de leur progéniture, mais il y avait des limites à ne surtout pas franchir. C’est alors qu’une pensée le frappa.

« Vous ne travaillez pas de nuit ? »

Le ton moralisateur qu’il employait ne lui appartenait pas plus que les autres jours. Il n’était pas le même que lorsqu’il s’exprimait à cœur ouvert durant l’une des vidéos qu’il gardait précieusement dans la mémoire de son téléphone. Cependant, aujourd’hui, plus que vouloir remettre le surveillant à sa place, Jae Sun commençait à se poser des questions. À force de retomber sur la même personne, on finit par se demander ce qu’il se passe, et c’est ce qu’il lui arrivait. C’est pourquoi, dans le silence le plus complet, il continua à scruter les traits de l’intrus qui venait d’interrompre son tête à tête avec le piano. Avec les cheveux remis en place et des vêtements plus sobres, il le trouvait encore plus intimidant qu’il ne l’était déjà d’habitude, mais pas pour les mêmes raisons.
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptySam 2 Juil - 10:42


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La vidéo s’était arrêtée. La génitrice de l’étudiant venait de l’appeler un peu plus loin, et le monologue s’était brusquement stoppé. Yun Seong était resté perplexe, en regardant l’écran du téléphone pendant plusieurs secondes, jusqu’à ce qu’il devienne noir. Puis son regard s’était focalisé sur son chat, une fois que la lumière de l’appareil s’était estompée. Il fronça les sourcils, avec l’envie d’en voir plus, d’en savoir plus, d’en connaître plus sur la face cachée de l’étudiant stéréotypé. Il râla à haute voix, avant de poser le téléphone quelque part sur son lit, se roulant en boule sur le matelas, comme un gamin pris sur le fait accompli. Il ferma les yeux, en ne sachant pas vraiment quoi faire. En réalité, il devait dormir, pour assurer son service la nuit suivante, mais son esprit était perturbé par le visage de l’étudiant. Seulement quelques secondes de vidéo sur sa vie privée, et, la façon dont il le percevait venait de changer. Yun s’était levé, passablement agacé par sa propre personne et préparé pour le grand ménage de l’appartement.

De retour dans le monde présent, le surveillant se rendit compte que l’heure était passée aussi vite qu’un train à grande vitesse sous ses yeux, et il papillonna des yeux en sursautant presque lorsque son collègue le tapota. Il regarda autour de lui, visiblement paumé, puis s’étira de tout son long, avant de partir à la recherche du malheureux piano. C’était devenu une passion pour lui, la musique, jouer des instruments, il jouait du piano sur son synthétiseur, mais le son n’était pas pareil évidemment. Celui d’un vrai instrument était bien meilleur à entendre. Cela faisait un petit moment qu’il n’y avait pas touché d’ailleurs. Gratter les cordes de sa guitare dans son lit était bien plus pratique que de bouger un synthétiseur. Oui, Yun Seong avait ses périodes flemmardes quand cela lui prenait. Ce n’était pas souvent, il tâchait de rester toujours actif, mais cela lui arrivait de temps à autre. S’occuper évitait de ressentir l’ennui, la solitude et la perte de son tuteur. Mine de rien, il ne savait pas s’il s’en était remis ou pas. Pas une seule larme n’avait coulé depuis ce jour.

Le trajet dans les couloirs de l’université se fit calme et plus ou moins silencieux. Il parvenait à entendre le cours des cordes, malgré les portes fermées de la salle, et il distingua la mélodie d’un piano qui sonnait faux. Il parvint difficilement à reconnaître l’air joué tellement les accords n’allaient absolument pas. Ce fut donc facilement qu’il trouva le piano peiné, après s’être arrêté juste quelques secondes, le temps d’entendre la partition jouée. Il ne pouvait pas écouter cette torture plus longtemps, ce n’était pas possible. Avec ses grandes jambes, il parcourut le peu de mètres entre le couloir et la salle de l’instrument malade. Quelqu’un jouait bel et bien le mariage d’amour mais normalement, personne n’était censé être là. Les cours étaient finis.

Lorsqu’il reconnut son visage, il se sentit un peu coupable, mais n’afficha rien. Comme toujours, il cachait ce qu’il ressentait. Enfin, dans ce cas-là, il valait mieux camoufler le fait qu’il avait vu sa vie privée. Même si ce n’était que quelques secondes. Il n’écouta qu’à peine les propos de l’étudiant, trop préoccupé par le masque qu’il se collait à la face pour ressembler à ses parents. Ou du moins, pour paraître comme eux. La dernière question le ramena sur Terre. C’était incroyable de voir à quel point l’étudiant essayait de contrôler la situation et de tout savoir. Pourquoi Yun était là ; s’il ne travaillait pas d’habitude de nuit. Qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire d’abord ? Yun prit sur lui, pour ne pas être désagréable. Il n’était pas là pour lui, mais pour le piano.

Il ne répondit même pas, fixant le plus jeune sans rien afficher sur son visage ; aucune expression, comme s’il était vide de tout sentiment. Il poussa un léger soupir avant de contourner l’instrument, pour se pencher à l’intérieur. Il sortit son accordeur électronique de sa poche et releva la tête pour regarder aux alentours. Il devait bien y avoir une clé d’accord quelque part. S’il avait de la chance, il n’en aurait que pour une grosse heure, sinon … Cela allait être compliqué. Pour un synthétiseur, il n’avait pas besoin de tout ça. Il fouilla un peu dans le matériel, à la recherche de l’outil nécessaire, jusqu’à ce qu’il revienne vers le piano. Il scruta pendant quelques instants l’être vivant en face de lui. « JE PEUX TE SOLLICITER ? JE DOIS ACCORDER CE PIANO. PLUS VITE JE L’AURAI FAIT, PLUS VITE JE SERAI PARTI ET TU POURRAS JOUER. »
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Kim Jae Sun
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyMar 5 Juil - 10:06


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Jae Sun avait une chance inouïe : celle d’avoir une famille unie, des parents ensemble, des revenus largement supérieurs au minimum nécessaire à sa survie, et même l’occasion de faire des études sans devoir trouver un petit boulot à côté. Cependant, cette apparence dorée cachait un paradoxe des plus cruels : des parents présents sans l’être réellement. Des adultes qui n’écoutaient pas le petit garçon qui posait des questions intelligentes ; des adultes qui ne prêtaient pas attention à l’adolescent qui se cherchait ; des adultes qui, désormais, en oubliaient un autre qui, de son côté, aspirait à plus de liberté. Tu sais maman… Tu sais maman… Combien de fois avait-il répété ces mots au début de ses vidéos ? Malheureusement, maman ne répondait jamais. Elle s’installait à ses côtés pour l’écouter jouer, à l’affût de la moindre fausse note.

Mais aujourd’hui, le pianiste se moquait de la façon dont il pouvait jouer. L’instrument lui-même sonnait faux. Alors, ses doigts couraient sur les différentes touches, frappaient les blanches, frappaient les noires, tandis que ses pieds rencontraient et poussaient les pédales à un rythme soutenu qu’il avait mémorisé depuis un moment déjà. Il n’y avait personne dans cette salle pour prêter attention à la mélodie distordue qui s’échappait du corps de ce piano malade, pas même lui. Il connaissait les placements par cœur, il les avait appris. Évacuer était sa priorité. Pourquoi fallait-il qu’on vienne le déranger ?

La musique s’était arrêtée aussi rapidement qu’elle avait commencé et les yeux sombres de l’étudiant s’étaient posés sur le visage du surveillant pour le scruter un moment. Aujourd’hui encore, Jae Sun se demandait comment un homme comme lui avait pu être engagé dans l’établissement. Il le trouvait étrange, il le trouvait bizarre. S’il en avait eu l’occasion, il l’aurait fait renvoyer sur le champ. Il se sentait suivi.  Quelles étaient les chances de tomber trois fois sur la même personne en si peu de temps ?

Ces pensées ridicules, il essaya de les chasser de son esprit tandis que son regard continuait de scruter les traits de son interlocuteur. Il ne pouvait s’en empêcher, c’était plus fort que lui. Ce n’était qu’un détail, une habitude dont il se sentait coupable à chaque fois qu’il croisait la route d’un autre homme et se surprenait à l’observer un peu trop longuement. Il détestait cette partie de lui qu’il ne pouvait contrôler. La plus grosse ombre au tableau si « parfait » que les Kim tentaient de compléter. Il reposa les yeux sur le clavier après un instant, sur ses doigts, plus précisément, alors que résonnaient dans la salle les mots du surveillant. Ces derniers lui arrachèrent d’ailleurs un léger soupir.

« Oui, je… »

Il allait s’en aller. Cette idée lui fit froncer les sourcils avant qu’il ne se décide à abandonner le siège sur lequel il était installé, glissant par habitude la main sur les jambes de son pantalon pourtant impeccable. Une mauvaise manie dont il ne parvenait à se débarrasser.

«  Vous en avez pour longtemps ? »

Il n’avait aucune envie de se prendre la tête aujourd’hui et se sentait un peu fatigué, alors il enfonça les mains dans ses poches arrières en posant le regard sur le clavier qu’il venait d’abandonner. Avec un peu de chance, il n’aurait pas besoin de rentrer directement et pourrait revenir jouer après quelques minutes ? Il rêvait éveillé, il le savait : lorsqu’il faisait accorder son propre instrument, il fallait beaucoup plus de temps. Ce n’était pas grave, il allait survivre.

« Je vais vous laisser travailler, alors. » Reprit-il en un soupir, alors que son regard se perdait vers la porte.

Rester à l’université pour une heure l’énervait profondément, mais il n’avait pas d’autre choix. Il avait encore un bon moment à perdre avant de pouvoir y assister. Il enfonça une main dans la poche de sa veste, à la recherche d’un peu de monnaie à dépenser pour l’achat d’un café qui lui ferait le plus grand bien. À défaut de pouvoir continuer à jouer. Il repasserait un peu plus tard, s’il avait terminé, avant de se rendre à ce cours ennuyeux dont il se serait bien passé. Sinon, il jouerait chez lui, si ses parents lui en laissaient l’occasion.
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Choi Yun Seong
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyJeu 7 Juil - 16:44


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Yun Seong ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait touché aux touches d’un piano. Cette surface si lisse et alternée de blanc et de noir était si belle lorsque les notes suivaient justes. Il n’eut cependant pas le temps de s’attarder sur la beauté de l’instrument. Quelqu’un dans la pièce l’empêchait de pouvoir se détendre. Le regard hautain de l’étudiant l’agaçait, et ce, depuis la première fois dans la boutique d'instruments. Cette façon qu’il avait de le juger juste parce qu’il portait ses casquettes à l’envers ou que ses cheveux étaient teints d'une façon sauvageonne. Il n’en était pas pour autant une racaille ou un délinquant qui avait le nez blanc après avoir reniflé on ne savait quoi. Il l’avait déjà fait, mais son arrêt fut tout aussi immédiat que l’essai. Son tuteur n’avait pas accepté ce genre de choses sous son toit, bien que, bien sûr, Yun Seong faisait ses conneries à l'extérieur, et la nuit la plupart du temps à l'époque. C’était interdit, à moins qu’il veuille retourner dans un orphelinat ou être de nouveau abandonné dans la rue. Qu’était un gamin sans autorité ? Sans parents ? Sans soutien ? Rien. Même à 19 ans, on n’était rien. La vie était encore bien trop dure pour un si jeune âge.

Il fixa le visage féminin de son interlocuteur. Comment une bouille aussi fine pouvait appartenait à un homme ? Il était plus étonné du fait qu'il ne soit pas une idole avec un minois pareil que le fait qu'il ressemblait à une fille parfois. Malgré la dureté de ses propos, le plus jeune ne semblait pas si différent des autres. Il suivait les ordres de ses parents, sans oser les défier, sans même parvenir à exprimer clairement ses envies et ses choix. Apprenait-il le piano par obligation ou parce qu’il aimait tout simplement le son produit ? Yun Seong se posait plusieurs questions sur lui. Après avoir vu la vidéo le matin-même, il n’était pas très sûr de pouvoir cerner entièrement le gamin. Il se concentra sur sa recherche ; une clé d’accord. Elle était indispensable pour accorder les notes du piano, mais il ne savait pas si l’université en possédait une. Bien que cela lui ait traversé l’esprit.

Le plus jeune quitta son siège, alors que Yun le regardait, déjà prêt à se pencher dans le corps de l’instrument pour le soigner. Comme un chirurgien armé de ses scalpels pour son patient. En vérité, il lui avait demandé un peu d’aide, pour qu’il puisse terminer plus rapidement, mais l’étudiant n’avait certainement pas envie de rester avec lui, dans la même pièce. « JE NE T’OBLIGE PAS À PARTIR. TA PRÉSENCE NE ME DÉRANGE PAS. » Il resta un moment à le fixer. Bien évidemment, il avait bien remarqué son regard perdu sur la porte. Yun n’était pas bête au point de ne pas voir ce faible désir de quitter la salle dans ses yeux. Du peu qu’il connaissait de lui, il aurait déjà pris ses jambes à son cou s’il avait vraiment voulu s’enfuir d’ici au plus vite. Certes, leur conversation n’était jamais réellement poussée, puisque la méfiance et l’agacement pouvait se lire dans chacun des personnages, mais Yun Seong n’en était pas au point de le jeter à coup de pied dehors.

« D’AILLEURS … » Il marqua une pause, en attendant quelques secondes, l’observant toujours. « JE NE BOSSE PEUT-ÊTRE LA JOURNÉE, MAIS JE SUIS EN DROIT DE TE DEMANDER TA CARTE ÉTUDIANT. LA DERNIERE FOIS, J’AI OUBLIÉ MAIS SI JE TE CROISE PLUS D’UNE FOIS, C’EST LIMITE UNE OBLIGATION. TU AS L’AIR DE TRAINER SOUVENT DANS LES SALLES DE LA FAC. » Ses propos sonnaient comme un reproche, et pourtant, il ne disait que la vérité. Son ton était parfois un peu trop direct, mais il ne savait pas prendre de gants. Cela était certainement du à la vie qu'il avait eu durant son enfance.

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Kim Jae Sun
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyMar 12 Juil - 9:12


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À chaque fois qu’il fréquentait l’université et se rendait en cours, Jae Sun avait tout le loisir de constater que l’endroit lui déplaisait de plus en plus. Il n’aimait pas ces étudiants convaincus de leurs capacités, ces individus qu’il croisait au détour des couloirs et qui savaient tous avec certitude ce qu’ils voulaient faire, ce qu’ils allaient devenir. Il ne leur ressemblait pas, dans le fond. Il suivait simplement le chemin qu’avaient tracé les deux personnes qui organisaient sa vie depuis son commencement, sans jamais chercher à en dévier, sans jamais essayer d’y changer quoi que ce soit. Presque jamais, en vérité. Tout ce qu’il faisait dans ce sens, c’était l’enregistrement de quelques vidéos qu’il conservait sur son portable. Des vidéos dont personne n’aurait connaissance, il en avait alors la certitude. Qui aurait pu s’intéresser à la vie et aux ressentis d’une gosse de riche, après tout ? De quoi pouvait-il se plaindre, lui qui obtenait tout ce qu’il désirait en un claquement de doigts ?

Ces pensées traversaient souvent l’esprit du pianiste. Il pensait connaître la façon dont les autres voyaient la situation, influencé à son insu par les réflexions de ses propres parents. Ceux qui différaient de lui n’étaient pas aussi bons, ne méritaient pas autant de respect. Souvent rebuté par ces paroles, il avait appris à les écouter, à les considérer comme vraies à son propre détriment. Combien de fois avait-il remis en question sa propre personne pour correspondre aux attentes de ses parents ? Ils étaient tout ce qu’il avait, en plus de quelques amitiés factices qu’il avait tissées avec des personnes qui ignoraient tout de celui qu’il était véritablement. Il avait appris à se comporter comme ses parents, à porter un masque : il souriait en façade, dissimulait ses préférences et se montrait aussi irréprochable que possible.

Heureusement, pour aider Jae Sun à se libérer du poids qui pesait si lourdement sur ses épaules, il y avait le piano. C’est pour cette raison précise qu’il avait accueilli l’arrivée du surveillant avec une certaine déception. Plus qu’être agacé, il était lassé par sa présence, car il savait qu’il n’allait pas avoir l’occasion de jouer autant qu’il le souhaitait, compte tenu de ce que le rouquin était venu faire. Mais avait-il le choix ? Pouvait-il le renvoyer et lui demander de repasser plus tard, en dehors des heures de cours ? La voix de son père lui soufflait oui, sa conscience, elle, hurlait non. Dans le doute, il préféra évoquer son départ alors qu’il cherchait de quoi acheter une boisson dans le fond de ses poches.

« Je vais aller chercher un café. » Répondit-il calmement, les yeux toujours rivés sur la porte.

Jae Sun pouvait sentir le poids du regard du surveillant. Les dents légèrement serrées, il essaya de ne pas y penser. L’image qu’il renvoyait aux autres comptait tant aux yeux de ses parents qu’il avait pris la fâcheuse habitude d’imaginer la façon dont ils pouvaient le percevoir. Était-il bien l’étudiant parfait qu’ils attendaient ? Avait-il tout d’un futur leader ? Il n’en savait rien. Il craignait que ce ne soit le cas. Au fond de lui, il enviait ces personnes dont on n’attendait rien, ceux qui pouvaient vivre comme ils l’entendaient, sans se soucier de ce qu’on pouvait dire d’eux. Des gens comme cet homme, sans doute. Mais qui était-il pour avancer de tels propos ? Il fut tiré de ses pensées par la requête du surveillant et reposa les yeux sur lui en un battement de cil, perplexe.

« Ma carte d’étudiant ? »

Il avait encore raison. Un léger soupir lui échappa alors qu’il saisissait entre deux doigts le morceau de plastique qui se trouvait à l’intérieur de sa poche arrière et l’en extirpait afin de le tendre au surveillant avec une politesse maîtrisée. Ce n’est pas comme s’il avait pu refuser, de toute façon. Cet homme faisait figure d’autorité dans l’établissement, contrairement à ce qu’il avait pu penser l’autre soir. Si son père l’avait su, il aurait certainement fait un véritable scandale mais, de son côté, Jae Sun commençait doucement à se faire à l’idée ; il n’avait pas le choix.

« La voici. Maintenant, je reviens. »

Un sourire forcé étira alors ses lèvres avant qu’il n’abandonne le surveillant et la salle de classe pour récupérer une boisson chaude, à quelques couloirs de là. Il traînait la patte, mais la simple idée de se retrouver encore une fois en compagnie de cet homme qui le mettait mal à l’aise ne lui plaisait pas vraiment. Il l’intimidait tellement qu’il ne savait pas comment se comporter : la façon de voir de ses parents et sa propre subjectivité semblaient entrer en conflit à chaque seconde, ce qui n’arrangeait en rien sa confusion habituelle. Après tout, s’il avait vraiment eu dans l’idée de ne pas retourner là-bas, pourquoi y avoir laissé sa carte d’étudiant ? Il chassa cette idée stupide d’un mouvement de la tête et porta la boisson fumante à ses lèvres pendant que ses pas le menaient vers la salle où se trouvait le piano. Lorsqu’il poussa la porte, une réflexion qu’il s’était faite en jouant lui traversa l’esprit.

« Je crois qu’il y a également un défaut à la pédale de gauche... »

Puisqu’il l’avait remarqué, autant le dire ? Le rouquin ne pourrait peut-être rien y faire, mais c’était important à ses yeux à lui. En prenant une gorgée de son café, l’étudiant posa les yeux sur les différentes affiches placardées aux murs de la salle de classe, puis s’appuya un peu contre l’un des bancs afin d’attendre que l’accordage de l’instrument soit terminé.
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Choi Yun Seong
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyMar 12 Juil - 15:05


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Pourquoi lui demander de partir s’il ne ressentait pas de gêne à l’avoir dans la même pièce ? Seul l’étudiant ne semblait pas à l’aise et avait l’air de vouloir prendre ses jambes à son cou. Yun, lui, s’en fichait pas mal en fait. Une fois qu’il était concentré dans quelque chose, rien ne pouvait le perturber. Sauf peut-être les gargouillis dans son ventre s’il en oubliait de manger, mais pour le moment, il n’avait pas faim, et c’était tant mieux. C’était un peu embarrassant chaque fois que cela lui arrivait. Quand il était tout seul, ce n’était rien, mais que quelqu’un l’entende, il passait pour une personne négligée. Il se rattrapait plutôt bien sur les repas qu’il prenait le matin, le midi et le soir, se servant à nombreuses reprises de riz. Pas cher, nourrissant et qui cale bien. Avec un estomac sans fond comme celui de Yun Seong, il en fallait de la bouffe pour le satisfaire. C’était son plus gros budget dans le mois, mais il essayait de freiner.

Le surveillant avait bien remarqué que le plus jeune ne le regardait pas. Il esquivait même son regard, ce qui n’échappait pas à Yun à chaque fois. Ce n’était plus amusant, mais agaçant, dans le sens où il considérait son comportement comme hautain, voire hypocrite, et ça ne lui plaisait pas forcément. Il en faisait tout de même abstraction, il était là uniquement pour le piano. Pour rien d’autre. Pourquoi fallait-il qu’il le croise partout ? S’il croyait au destin ? Absolument pas, les coïncidences n’existaient pas non plus à ses yeux. Le hasard leur jouait un tour, tout simplement. En fait, il ne pensait même pas à tout cela. Il vivait un peu bêtement, mais cela lui évitait des milliards de questions.

Demander sa carte étudiant semblait être la meilleure façon de connaître son identité. En effet, malgré le fait qu’il ait vu une vidéo sur le portable du jeune, il ne savait rien de lui, pas son nom, ni même sa filière. Sa question semblait prétentieuse, mais il avait bien réfléchi avant de la lui poser. Elle avait un double sens. Sachant qu’il avait le numéro de l’inconnu dans son journal d’appels depuis la veille, il s’était essayé à rappeler pour constater que le téléphone était bien le sien. Histoire de se rassurer en plus d’avoir vu la vidéo avec son visage. Il regardait avec insistance l’étudiant, sans pour autant y prêter une attention particulière. Il était fatigué, et ses yeux fixaient un point dans le vide.

Il acquiesça d’un léger signe de tête lorsque la voix particulière de son vis-à-vis annonça qu’il allait chercher un café. Il se fichait de savoir s’il l’avait vu ou non, il voulait commencer à accorder le piano et s’en aller pour, peut-être, avoir le temps de faire une petite sieste. Il attrapa rapidement la carte étudiant du jeune homme, sans jeter ses yeux dessus dans la seconde. Il attendit qu’il soit sorti pour enfin mettre un nom sur ce jeune homme. Kim. Jae. Sun. Kim Jae Sun. Oui, il le portait plutôt bien, il ne l’aurait pas vu avec autre chose. Bizarrement, il se sentit satisfait d’avoir ces informations. D’être le seul à connaître son identité, alors que l’étudiant restait dans le néant.

Il glissa donc la carte sur le siège du piano, après tout, il n’en avait plus besoin. L’étudiant pouvait la reprendre. Yun prit le soin d’enregistrer dans son portable le nom de Jae Sun afin de ne pas l’oublier. Il avait toujours un téléphone à lui rendre après tout. Ce fut donc après cette vérification qu’il commença réellement son travail. Il faisait des allers et retours entre le clavier et le corps du piano afin d’accorder au mieux les notes. Son oreille musicale lui permettait d’atteindre une note presque parfaite, mais son accordeur électronique la perfectionnait. Il releva la tête en direction de la voix qui résonna dans la pièce puis reprit son action. « MERDE. JE NE CROIS PAS POUVOIR FAIRE QUELQUE CHOSE. FAUDRA QUE JE DISE À LA DIRECTION D’APPELER QUELQU’UN. » Il se mordit le coin de la lèvre, bien embêté, parce qu’il venait presque pour rien. Au moins, jusqu’à ce que la pédale lâche vraiment, les cours pouvaient tout de même être assurés. Avec un peu de chance, un type allait être contacté le plus rapidement possible, et le problème serait vite réglé. « TU VEUX BIEN M’AIDER ? »
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Kim Jae Sun
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MessageSujet: Re: I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE)   I DON'T LIKE YOU BUT YOU INTEREST ME (YUN+JAE) EmptyMar 12 Juil - 20:16


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Peu importe combien de temps il restait à l’extérieur de cette salle de cours, Jae Sun savait que c’était mieux pour lui. Il ignorait pour quelles raisons, mais il ne cessait de réfléchir à ces rencontres fortuites qui, sans qu’il le comprenne, continuaient à se produire en le laissant de plus en plus perplexe. Une fois, c’était un hasard, deux fois, ça passait encore, mais trois ? Trois, ça devenait un peu trop fréquent à ses yeux. Cela lui était certainement arrivé par le passé, mais ça ne l’avait pas autant marqué. Pourtant, en dépit de tous ses efforts, le pianiste ne parvenait pas à arrêter son esprit qui tournait à plein régime et lui soufflait des théories toujours plus folles. Le hasard, le destin ? Il n’aimait pas ces notions. Quelque chose serait présent, plus fort que lui, et sa vie suivrait un cours tout tracé ? Si c’était vrai, il avait envie de savoir ce qu’on lui réservait, envie de voir s’il allait à jamais rester ce garçon incapable d’être aussi irréprochable qu’il le devrait. Au lieu de déprimer, il préférait penser que le destin, ça n’existait pas. De toute façon, qui aurait pu lui prouver le contraire ?

Après avoir récupéré son café et être rentré dans la pièce qu’il avait quitté un peu plus tôt, l’étudiant s’était rappelé d’un détail qu’il avait remarqué alors qu’il jouait. Signaler le problème à celui qui prétendait réparer le piano était dès lors la chose la plus naturelle qui soit. Ce n’était pas parce qu’il ne l’appréciait pas qu’il ne pouvait pas lui permettre de faire son travail correctement. En fait, c’était justement un devoir qu’il s’imposait, en bon Kim. Ensuite, il y avait son propre amour pour le piano qui avait protesté lorsqu’il jouait. Si des étudiants apprenaient son art dans cette salle, ils méritaient de le faire avec un instrument en bon état.

Alors qu’il restait appuyé contre un banc, les yeux de Jae couraient d’affiche en affiche et il trempait de temps en temps les lèvres dans sa boisson. Il la ressentait, cette tension qui était présente dans la pièce. Le nœud de son estomac ne s’était malheureusement pas défait au cours de sa petite escapade à l’extérieur et il avait conscience qu’il ne parviendrait pas à s’en défaire aussi facilement. Sa confiance en lui n’était qu’une façade. Il était tellement perdu, derrière ce sourire et la sévérité qu’il empruntait à ses parents.

« Je ne sais même pas comment ils ont pu continuer à donner cours là-dessus. »

Convoquer la direction pour appeler un spécialise était sans hésitation la meilleure option dans leur situation. Ni l’un ni l’autre n’était magicien, aux dernières nouvelles, et il était hors de question de laisser le piano dans cet état. Sans reposer les yeux sur le surveillant, Jae Sun continua tranquillement sa boisson jusqu’à ce que la voix grave du rouquin lui parvienne. L’aider ? L’espace d’un instant, il l’observa sans mot dire, en se demandant s’il avait bien entendu la question, si son esprit ne l’avait pas déformée. Il lui demandait de l’aide ? Pouvait-il seulement refuser ? Il ne savait même pas s’il en avait envie. Cette confusion commençait sérieusement à l’agacer.

« Oui, je veux bien. »

Il s’approcha du piano et déposa son café sur une table toute proche avant de remarquer sa carte d’étudiant posée sur le siège. Il s’en saisit sans attendre et la glissa dans sa poche arrière, à sa juste place, avant de regarder le surveillant et l’instrument. Il soupira ensuite, avant de s’installer sur le siège, prêt à pousser les touches lorsqu’on lui en donnerait l’ordre. Il avait certes d’autres plans en venant jouer, quelques minutes plus tôt, mais si sa fin d’après-midi devait se résumer à pianoter comme un enfant à la découverte du monde, il le ferait. Pour le bien de ce piano. Même s’il devait se sentir profondément mal à l’aise dans cette situation et face à ses propres réactions, comme ce regard qui guettait les gestes du rouquin sans l’autorisation de son propriétaire. C’était juste un hasard. Il devait arrêter de jouer à l’idiot et faire ce qu’on lui avait demandé. Plus vite ils en auraient terminés, plus vite ils seraient tranquilles.

« Dites-moi quand c’est bon. »
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