Il y encore quelques mois, j’étais une toute autre personne. Encore maintenant, je fais un gros travail sur moi-même afin de ne plus redevenir la fille que j’ai été durant le lycée. La réputation que j’ai perdu ne doit surtout pas me manquer car je sais ce que ça fait de tout perdre, lorsque tout ce vous avez accompli se retourne contre vous, lorsque du jour au lendemain, vous vous retrouvez seule parce que votre réputation est tombée au plus bas.

J’étais une fille populaire avec tous les clichés qui vont avec. Souffrant d’un gros besoin d’attention à cause de mon enfance et du cadre dans lequel j’ai grandi, j’ai essayé de devenir populaire pour ne jamais m’ennuyer et pour toujours faire parler de moi. Je pensais avoir trouvé un équilibre parfait mais cette popularité m’a transformée. L’attention sur ma personne, je l’avais. Tous les regards étaient posés sur moi, observant mes moindres mouvements et je me sentais comme une reine. J’étais prête à tout pour conserver cette place que je m’étais faite. Des erreurs j’en fis énormément. C’était mon moyen de me faire une place dans cet établissement, de me sentir aimée même si tout ceci n’était que de faux-semblants. Les apparences sont trompeuses… Les gens aiment porter des masques, j’en portais un moi aussi même si je l’ignorais. Ce conflit à l’intérieur de moi me dévorait… Peu importe ma popularité, j’en voulais toujours plus, ne serait-ce que dans l’objectif vain de remplir ce vide intérieur. Manipulatrice, menteuse, prétentieuse… Ce fut une personne de ce genre que je devins.

Lorsqu’on est adolescent, on se cherche. On fait des erreurs, on tombe et on se relève. Parfois par nous-même, parfois grâce à l’aide de quelqu’un. J’avais besoin de quelqu’un qui pouvait me comprendre et qui voulait bien s’occuper de mon cas. Je ne pouvais trouver cette personne dans ma famille, alors je la trouvai dans un endroit surprenant : au lycée. Grâce à lui, grâce à notre histoire, j’avais l’impression de retrouver pied, de pouvoir sortir la tête de l’eau. J’étais encore troublée, ne sachant pas ce que je désirais vraiment, si cette popularité était vraiment ce qui importait. Une chose était cependant sûre, je ne voulais pas gâcher tout ce que j’avais accompli mais je voulais quand même arriver à grandir et m’autoriser à faire ressortir ce que j’avais enfui. Secrète je l’avais toujours été, ne trouvant personne de confiance à qui me confier. A force de tout retenir, on finit par exploser d’une manière ou d’une autre. Pour ma part, ce fut en cherchant constamment à ce qu’on parle de moi, à ce qu’on me regarde et qu’on m’aime. On ne m’aimait pas vraiment, mais ça, je le découvris d’une manière assez violente.

J’avais oublié qui j’étais vraiment. La fille loyale, aimante et généreuse que j’étais avait été cachée par cette peste manipulatrice que j’étais devenue. Avec lui, je pouvais être moi-même, je me risquais à partager mes peurs et mes rêves. Il m’aida à prendre des décisions, à avoir plus de contrôle sur ma vie, à contrôler mes pulsions de colère. Susceptible et colérique, je pouvais en effet être mais il m’apprit à me poser. En quelques sortes, j’étais en train de murir. Cependant cette relation ne m’apporta pas que de bonnes choses, malheureusement. Sensible, je l’étais et à bien des épreuves je fus confrontée.

Une première rumeur (qui n’était pas fausse malheureusement) commença à se répandre dans les couloirs. J’étais habituée aux rumeurs mais celle-ci bouleversa tout. D’autres rumeurs suivirent, souvent absurdes. Tout à coup, j’étais devenue la cible de tous les étudiants de mon lycée, ce qui n’avait rien d’agréable. J’étais traitée de tous les mots, remise en question. Prétentieuse, menteuse et d’autres mots, insultes devrais-je dire que je ne souhaite pas me souvenir, bien qu’elle résonne encore dans ma tête. Je tombais bien bas, ma réputation avec. Tout ce que j’avais accompli s’écroula. J’étais au centre de l’attention mais ça avait un goût amer, ce n’était pas ce que je voulais. Ca attira au moins l’intention de mes parents mais les conséquences n’ont rien à voir avec qui je suis, quoique… Enfin, c’est une autre histoire. Une chose est sûre, cette expérience m’a traumatisée et changée.

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Après cette mauvaise période qui se termina avec mon transfert, je suis devenue plus mature, ayant connu l’échec. Finalement, l’université se trouva être mon nouveau départ, l’occasion d’être enfin moi-même, malgré mes troubles. Ce besoin d’attention vit toujours en moi, mais il s’agit d’un problème lié à ma famille et je ne veux pas commettre la même erreur une seconde fois. Cette fois-ci, j’assumerai tout, je serai moi-même et je ne me laisserai pas faire par des étudiants stupides et irrespectueux. Je me vengerai si besoin de ceux qui m’ont trainés plus bas que terre si nos chemins se croisent à nouveau.

Loyale, généreuse, aimante, douce, honnête…. C’est la personne que je vais être à présent. Si besoin, manipulatrice je serai également… Il y a des défauts qui sont propres à qui je suis, alors je ne pourrai pas m’en défaire. Je peux être égoïste, c’est vrai, pas en ce qui concerne les biens mais, je ne veux pas me faire avoir alors ce sera ma personne avant le reste. Mes parents n’ont jamais été attentionnés mais j’ai toutefois été pourrie-gâtée, ce qui m’a valu des défauts dont j’ai connaissance : je n’ai aucune valeur de l’argent et je suis dépensière… Cependant, je souhaite prendre mon indépendance dans le futur en leur montrant que je ne suis pas une moins que rien, que je peux tout autant réussir que ma parfaite grande soeur! Je leur montrerai, je leur prouverai qu’ils se sont trompés. Ma vraie vengeance, ce sera contre mes géniteurs, ces incapables. Je profite de leurs argent, en effet, mais après tout, c’est la seule chose qu’ils me proposent, autant la retourner contre eux.

Qualité : Loyale, honnête, attentive, studieuse, douce, généreuse et aimante (avec les personnes qu’elle aime. Si elle n’aime pas la personne en face d’elle, elle n’hésitera pas à montrer les crocs).
Défauts : Franche, maladroite - blessante, manipulatrice, susceptible, dépensière,

Méfiez-vous des apparences. Je suis une personne assez douce en générale, plutôt mature, mais c’est également un bon moyen pour observer en toute discrétion. Quand on me cherche on me trouve, et la pitié, ça ne marche pas avec moi. J’ai l’air innocente, mais ce n’est pas forcément le cas~  

Grâce à papa et maman, je n’ai jamais manqué de rien. Tout du moins, en ce qui concerne l’argent et les avantages qui vont avec… Pour le reste, je ne peux pas en dire autant. Je suis la petite dernière, un petit accident qui a tout de même vu le jour, merci papa et maman pour avoir décidé de me garder... Ma soeur a dix ans de plus que moi et j’ai pour ainsi dire, grandi dans son ombre. Dès petite, il était évident qu’elle était très intelligente et qu’elle était destinée à de grandes choses, de quoi rendre fière toute ma famille, of course. Ce n’était pas seulement une élève très douée, et ce sans effort, mais également un prodige au piano et autres instruments. Tout lui réussissait. J’aurai pu être fière de ma grande soeur, la voir comme un modèle mais la différence de traitement était trop flagrante pour que je ne ressente rien de négatif. Enfant, on est facilement jaloux et on veut qu’on s’occupe de nous, qu’on soit attentionné. Mes parents n’étaient pas ce genre de personne, surtout pas avec moi. Je ne recevais pas de compliments et au moindre caprice, c’était un nouveau jouet que j’obtenais. Pourrie-gâtée pour masquer le manque d’attention. Clairement, les domestiques s’occupaient plus de moi que mes propres parents. J’ai ainsi grandi sans affection de leur part, voyant ma soeur tout réussir sous mes yeux d’enfants perdus et mal dans sa peau. Qu’est-ce que j’avais fait de mal…? Pourquoi on ne me laissait pas la chance de prouver que je pouvais moi aussi réussir? J’étais trop jeune et on ne mit aucun espoir sur moi, un accident c’était ce que j’étais après tout. Tout du moins, c’était ce que je ressentais.

J’étais une petite fille capricieuse qui ne cessait de réclamer ses parents et qui faisait des bêtises pour se faire remarquer. Ca ne marchait pas comme je le voulais… Au moins, j’avais tout ce que je voulais pour m’amuser… J’eus même le droit à des cours de danse et de piano pour moi aussi montrer que j’avais du talent, mais comment me comparer à ma grande soeur dont les notes étaient parfaites… ? Chaque chose dont je pouvais être fière ne valaient rien à côté d’elle. Nous n’étions pas proches non plus, la différence d’âge jouant. Elle était bien trop occupée de toute façon...

Malgré tout, même en étant pourrie-gâtée, je reçu une éducation stricte. Dès mon jeune âge, je savais comment je devais me comporter en public, je savais que je devais faire attention à mon apparence, ne pas faire n’importe quoi au risque de salir le nom de mes géniteurs et de tout ce qu’ils avaient accompli avec leurs entreprises. Je n’aimais pas être tenue par des règles de ce genre, je n’aimais pas devoir sourire devant les invités des réceptions, simplement pour faire bonne figure. Cependant, ce nom que je portais pouvait s'avérer utile pour entre entourée. Au lycée, c’est ce qu’il se passa notamment.

Le conflit qu’il y avait en moi se traduisit d’une nouvelle façon lors de mon entrée dans un lycée prestigieux. Je n’étais pas ma soeur mais j’étais studieuse et je voulais réussir. Je méritais ma place dans cet établissement, je n'y étais pas arrivée grâce à l’argent. L’argent m'a cependant permit de me faire connaître. J’étais riche, mes parents étaient régulièrement dans les journaux. J’avais de quoi me créer une réputation de tonnerre. Je souhaitais être populaire, plus que tout…. être sans cesse entourée, briller grâce à ses personnes qui m’admirait et m’élevait encore plus dans la hiérarchie qu’il peut y avoir dans un lycée. C’était une vraie jungle, mais je dominais facilement. Ce ne fut pas toujours facile, mais je me sentais bien lorsqu’on parlait de moi, lorsqu’on venait m’aborder, qu’on me demandait mon avis, ou qu’on m’invitait à des fêtes … J’avais l’impression d’avoir du pouvoir et d’être aimée. Ca me réchauffait le coeur même si ce n’était jamais assez.

Le premier été après mon entrée au lycée, alors que j’étais partie à Jeju avec mes parents, je pus respirer et me retrouver. Ce fut durant cet été que je rencontrai mon premier amour. Ce fut le premier qui fit battre mon coeur de cette façon… Je n’avais jamais été en couple, malgré quelques flirts, ne sachant pas ce dont j’avais besoin. Pendant quelques semaines, je vis un vrai rêve et je me suis sentie vraiment aimée pour la première fois. Le retour à la vie réelle fut ainsi douloureux, brusque. Mon premier amour s’avéra être un amour d’été à cause de la distance, en autre… et je me retrouvais entourée mais bien seule à la fois. Mes nombreuses conquêtes s’expliquent par le besoin de ressentir une nouvelle fois cet amour profond, cet amour véritable. Personne ne semblait convenir, mais je continuais de rencontrer des personnes différentes, ne serait-ce que pour continuer de faire parler de moi.

Tout s’accéléra, ce qui n’était pas pour me déplaire. J’étais le sujet de toutes les conversations, je ne m’ennuyais jamais. J’étais heureuse… Ou presque. Ce vide était toujours bien là, quelque chose manquait. C’était comme-ci quelque chose manquait, il m’en fallait toujours plus. Je perdis des amis sincères par pur égoïsme, pour qu’on parle de moi. Je commis des erreurs, erreurs que je regrette encore aujourd’hui. Même mes notes commencèrent à chuter. Ce fut comme un appel à l’aide mais seulement une personne reçut mon message de détresse.

C’était ma dernière année de lycée, là où tout dérapa. Un nouveau professeur était arrivé, jeune et débutant sa carrière dans notre lycée. Toutes les filles avaient les yeux en coeur en le regardant, il faisait son effet. Je n’étais pas insensible non plus et je ne le cachais pas, encouragée par mes « amies ». Cependant, il n’était pas comme les autres, il semblait lire en moi. Il m'attrapa ma main alors que je tombais et m’aida à relever la pente. Il me confronta à des peurs que j’ignorais avoir, il me confronta à la personne que j’étais en train de devenir, et aux erreurs que je commettais. Il me remit en question, non seulement en tant que prof, mais en tant qu’humain. Puis, il se confia à son tour. Il me comprenait, il savait ce que c’était d’avoir une famille comme la mienne, il comprenait le conflit que je vivais. On était les mêmes tout en étant si différent. Au fur et à mesure, je me sentis de plus en plus à l’aise avec lui, m’ouvrant et osant être celle que j’étais vraiment. Mes sentiments se renforcèrent également mais c’était effrayant. Pourtant, on ne pouvait pas lutter. Nos sentiments étaient réciproques et même si notre relation étudiant-professeur était censé nous éloigner… ce ne fut pas longtemps le cas. Bien vite nous entamions une relation intime, étant vraiment amoureux l’un de l’autre. Je le sentais dans ses gestes, il m’aimait tout comme je l’aimais. J’étais heureuse et même si cette histoire de popularité me troublait toujours, je me sentais revivre grâce à lui. Je pourrais parler pendant des heures des moments qu’on a passé ensemble, et du bonheur que je ressentais à cette époque. Ce bonheur qui me fut finalement volé…

Je ne sais pas qui exactement… mais une étudiante de mon entourage nous a surpris. J’avais pris mes distances, ce qui avait surprit mes camarades, d’où une attention encore plus poussée sur ce que je faisais. Fort heureusement, aucune photo ne fut prise, mais la rumeur se répandue aussitôt et ce fut comme un moyen de me faire tomber… Pour prendre ma place, peut-être? Pour se venger? Peu importe les raisons, le calvaire commençait. Déjà, je ne pouvais plus prendre le risque de le voir, la rumeur montant jusqu’aux oreilles de la direction. Je ne pouvais plus prendre le risque de passer du temps avec lui, sa carrière pouvant être brisée à cause de notre relation. C’était illégale et on en mesurait les conséquences trop tard.

Prendre mes distances auraient pu être difficile, ça l’était mais j’avais plusieurs problèmes à gérer. Ma réputation prenait un sacré coup, des rumeurs absurdes naissant constamment. Je fus traiter de tous les noms et même gifler par certaines filles. Une cible facile, c’était ce que j’étais. On oubliait qui j’étais, comme si on me tenait et que je ne pouvais rien faire. On me fit croire que quelqu’un possédait une photo, me rendant incapable de riposter. A vrai dire, j’avais trop peur pour dire quoique soit. J’étais choquée par ce revirement de situation. Je n’avais jamais connu situation telle que celle-ci. J’étais bel et bien au centre de l’attention, mais d’une toute autre façon… « Sale garce, dégage de mon chemin! » Plus aucun traitement de faveur me fut accorder mais le pire restait à venir… La direction décida de prendre l’affaire en main, d’autres témoignages ayant été faits. Je ne sais toujours pas d’où venaient les informations qui ont été dites mais ça ne disait rien de bon. Qui plus est, une rumeur me disant enceinte circulait également, ce qui obligea également mes parents à intervenir.

Tout n’était pas perdu, la carrière de mon professeur, ma réputation aux yeux du public ainsi que la réputation de l’école pouvaient être sauvée… D’un commun accord, mon professeur démissionna sans que cet accident soit marqué dans son dossier et je fus transférée dans un autre établissement. Le calme pouvait revenir mais le mal était déjà fait. J’étais traumatisée, sincèrement et j’avais perdu le pilier qui me tenait debout, l’homme que j’aimais. Ce fut à ce même instant que j’appris qu’il comptait finalement se fiancer afin d’obtenir son indépendance, faisant un dernier plaisir à ses parents. Ayant eut peur pour sa carrière, il n’avait pas d’autres choix pour rebondir… Il me demanda également, lors d’une dernière étreinte, de l’oublier et de ne jamais chercher à me recontacter, cette histoire nous suivant et pouvant toujours éclater. Le coeur brisé, je quittai l’homme que j’aimais et ce lycée devenu un enfer.

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Je ne m’engageais pas dans une course à la popularité dans mon second établissement, ayant trop peur de ce que cela pouvait entrainer. J'avais été trop blessée par tout ce qui était arrivé. Mes parents m’en voulaient énormément également, m’accordant encore moins d’attention… Je me sentie d’autant plus seule, l’humiliation toujours ancrée en moi. Mon moral en a bien sûr pris un sacré coup. C’était idiot mais j’avais l’impression d’avoir tout perdu. J’eus droit à quelques consultations chez un psy par la suite, après avoir ingéré « par accident » trop de médicaments. Juste suffisamment pour appeler une nouvelle fois à l’aide… Ce n’était pas vraiment l’aide que je désirais mais ça fit son effet. Je fis ainsi profil bas durant les derniers mois de lycée, prenant le temps de réfléchir sur qui je voulais être. Finalement, l’université s’avéra être mon nouveau départ. Je pouvais enfin reprendre à zéro. Bien décidé à ne pas commettre les mêmes erreurs, j’avais un tout autre plan en tête. Profiter de ma vie et ne garder en tête que la véritable source de mes ennuies : mes parents. J’avais l’argent, autant en profiter, que ce que j’en fasse leur plaise ou non. Je n’allais plus vivre pour eux, enfin… Cette colère en moi devait tout de même s’exprimer d’une manière ou d’une autre, je n’avais simplement pas encore choisi comment. Cette colère, cette envie de vengeance était également dirigée vers mes anciens « amis » que je n’espérais pas revoir, pour leur bien du moins.

Souhaitant prouver ma valeur à mes parents, je décidai de suivre des cours sur le business ainsi que sur le droit. J’avais qui plus est obtenue une place dans une université prestigieuse, et j’allais, cette fois-ci, mieux gérer ma réputation et mon image. Ou tout du moins, je n’allais pas me laisser faire si on essayait de me blesser. Une fois, pas deux. Soo Hyun s’était relevée!